Édition pour les Romands

Une Mercedes de 1929 a besoin d’une retouche de peinture – voici comment on procède

 

La liste des voitures de sport et de course célèbres comprend également des classiques de la marque Mercedes – par exemple les modèles S, SS et SSK, construits par Daimler-Benz entre 1926 et 1933. Ces voitures se sont même distinguées sur les pistes de course, comme par exemple la SS dont la vitesse de pointe atteignait 190 km/h, ce qui était étourdissant pour l’époque. Grâce à l’adjonction d’un compresseur, la puissance du moteur pouvait rapidement être augmentée de 50 pour cent.

 

Pour un automobiliste de la fin des années 20 gagnant normalement sa vie, une telle performance était incroyable. Et inabordable. En fin de compte, la production par Daimler-Benz des modèles S, SS et SSK n’a même pas atteint 300 exemplaires. De nos jours, les quelques voitures encore existantes se négocient à des prix exorbitants. Il y a quelques années, un modèle S avec une carrosserie spéciale a changé de propriétaire au prix de 7,5 millions d’euros.

 

Au cours de sa vie professionnelle, Armin Sauer, spécialiste en coloristique chez Standox, s’est déjà occupé de nombreuses voitures anciennes. Mais lorsqu’il s’est rendu en janvier 2020 dans la région de Francfort pour inspecter une Mercedes 710 SS, c’était même pour lui quelque chose de spécial. La voiture de couleur vert foncé, qui avait déjà été restaurée une fois il y a dix ans, était en parfait état technique et paraissait fraîchement sortie d’usine. «La seule chose qu’il fallait retoucher était une zone d’environ 30 x 40 centimètres, sur laquelle la peinture était endommagée», disait Sauer.

 

Que ce soit Sauer qui ait été chargé de cette expertise et de la mesure de la teinte, il le doit à la restauratrice Gundula Tutt. L’experte en matière de peintures historiques exerce sa critique lors des «sur-restaurations» des voitures classiques, comme c’est le cas pour de nombreuses collections. Elle attache la plus grande importance à la préservation de la peinture historique, même si son effet final semble un peu vieilli. Suite aux entretiens avec le propriétaire de la voiture, Madame Tutt s’est mise en rapport avec Armin Sauer de la maison Standox, qui dispose du savoir-faire pour le mélange exact des peintures historiques.

 

Lors de sa restauration en 2010, la Mercedes 710 SS de Bad Homburg a été recouverte d’un vernis nitrocellulosique – ce qui était l’usage pour les véhicules d’avant-guerre. En raison de leur liant spécial au «nitrate de cellulose», ces peintures sont sensibles aux intempéries et nécessitent un soin particulier. Elles doivent régulièrement être repolies, ce qui enlève progressivement la couche de finition. «Standox est l’une des rares marques de peinture qui fournit encore un produit à base de nitrocellulose qui se prête à la réparation et à la retouche des peintures nitrocellulosiques d’origine», ce dont Gundula Tutt est convaincue.

 

Rédaction: Margrit Balmer