Édition pour les Romands

L’histoire du mois: La vie mouvementée de la Morris

 

Cette Morris Minor est quasiment aussi rutilante que le jour où elle est sortie de l’usine d’Oxfordshire. Pourtant, elle a déjà 70 ans. Elle a beaucoup voyagé et passé 27 ans de sa vie automobile en Afrique du Sud. De retour au Royaume-Uni, ce classique sera vendu aux enchères le 28 avril 2021 lors des «Hampson Auctions»  à Wirral (Merseyside) en Angleterre. La vente se déroulera dans le «Thornton Manor», une maison de maître classée monument historique.


L’histoire fantastique de la Minor commence en 1954 en Rhodésie. A cette époque, la petite Morris n’a que trois ans. Emigré très tôt, elle passe aux mains de la famille britannique de James Davies. Jusqu’alors, à l’exception d’un trajet aller-retour mémorable de 4000 kilomètres au départ d’Umtata en Afrique du Sud, la Morris est principalement utilisée pour des trajets sur les routes locales aux alentours de Salisbury. Lorsque James déménage au Royaume-Uni en 1960, la Minor est vendue à une dame âgée. Trois ans plus tard, le Britannique retourne en Rhodésie – et voit sa Minor annoncée dans un journal local pour le prix de 300 francs. De nouveau en possession de la famille, la voiture passe sept ans en Zambie.

 

L’histoire de la petite voiture se poursuit pendant six années en Afrique du Sud. Le voyage pour rejoindre Salisbury est l’un des périples que la famille Davies n’oubliera probablement jamais. Au début, le couple voyage dans deux voitures séparées – James dans la Minor, en compagnie de pas moins de quatre épagneuls. Alors qu’ils s’approchent de la région du Sambesi, le réservoir a une fuite. Le voyage de 3000 kilomètres par route et par rail ne peut se poursuivre que parce que Davies a bouché le trou avec du savon noir.

 

Après le temps passé en Afrique du Sud, où la Morris a servi de taxi scolaire pour les deux garçons Davies, elle est entassée dans un conteneur avec le reste des affaires de la famille pour être expédiée au Royaume-Uni. Malgré ses aventures internationales, la Minor, exempte de rouille et dans son état d’origine, n’a que l’équivalent de 100 000 kilomètres au compteur. Elle est maintenant vendue par James Davies pour la deuxième et sans doute émotionnellement la dernière fois en 67 ans. L’estimation se situe aux alentours de 9000 francs.

Rédaction: Margrit Balmer