Alors que les constructeurs européens optimisent frénétiquement leurs temps de charge et que les mises à jour logicielles de Tesla sont accueillies comme des révélations divines, quelque chose gronde à Detroit. Pas en silence – mais avec un grondement sourd et profond. Le légendaire Hemi V8 – quintessence du savoir-faire américain, baroud d’honneur fossile face à l’air du temps écolo – fait son grand retour. Dès le mois d’août.
Stellantis, le groupe derrière des marques comme Dodge et Ram, semble amorcer un virage radical. À Dundee, dans le Michigan, la production de toute la famille Hemi devrait redémarrer : du bloc 5,7 litres de base au V8 de 6,4 litres, en passant par le suralimenté Hellcat de 6,2 litres. Des modèles comme le « Scat Pack » incarnent cette renaissance du bon vieux thermique.
Scat Pack ?
Un nom venu tout droit des années 60 – la réponse de Dodge à la vague des Muscle Cars. « Scat » pour filer à toute allure, « Pack » pour la meute des fidèles du cheval vapeur. Aujourd’hui, le Scat Pack, c’est une gamme performance, généralement équipée du Hemi V8 6,4 litres, positionnée entre le V8 standard et les versions Hellcat démesurées. Une promesse pour ceux qui préfèrent l’indécence de la cylindrée à l’obsession du gramme de CO2.
Cette décision sonne comme un coup de tonnerre – et comme une déclaration. Tandis que les voitures électriques s’entassent sur les parkings, que les promesses d’autonomie se dégonflent et que les bornes de recharge sont soit en panne, soit occupées, le V8 reprend du service. La hype électrique révèle peu à peu sa vraie nature : une euphorie passagère, avec des problèmes de fond.
Soudain, le Hemi n’est plus un dinosaure, mais un rebelle. Non pas un vestige, mais une provocation incarnée. À Detroit, on troque les kilowatts identitaires contre du caractère – huit cylindres, de la cylindrée, et une indécence sonore qui défie la bienséance.
Conclusion : Pendant que la mobilité électrique cherche encore la bonne mesure, les constructeurs américains rejouent une vieille partition – pas en sourdine, mais avec 600 chevaux et un large sourire. Le Hemi revient. Et avec lui cette idée subversive : l’avenir automobile ne sera peut-être pas uniquement électrique. Mais avant tout, imprévisible.