Édition pour les Romands

Nous vous présentons une spécialiste au métier rare

 

Par Heinz Schneider (texte et photos)

Avez-vous encore connu l’émission «Que suis-je?», présentée par Robert Lembke? De 1961 à 1989, cet amusant «jeux de devinettes» était un divertissement de la chaîne télévisée ARD très apprécié du public, dans lequel une équipe devait découvrir la profession de quatre candidats qui se succédaient.

 

Voici comment se déroulait l’émission: L’invité du studio faisait un geste typique en rapport avec son travail quotidien. Alors, le premier membre de l’équipe lui posait des questions – jusqu’à ce que le candidat réponde par «non». Puis, c’était au tour de l’interrogateur suivant, et cinq Marks allemands tombaient dans la grande tirelire du candidat invité. Après dix réponses négatives, c’était fini: soit le métier était découvert, soit l’invité repartait avec sa crousille et les cinquante Marks.

 

Carmen Salzmann aurait sans doute eu des chances de quitter la scène du jeu «Que suis-je?» en emportant le montant maximum. Originaire de Celerina, cette Engadinoise a appris le métier de commerçante en détail. Puis, elle a suivi une formation complémentaire dans un atelier de graphisme pour être aujourd’hui . . . traraaaa . . . soudeuse au laser. Une personne très qualifiée et performante, qui travaille en tant qu’indépendante dans son atelier de Schlatt, en Thurgovie laserschweisserei-salzmann.ch.

 

L’entrepreneuse effectue par exemple des réparations sur des fourchettes d’embrayage ou des carters moteurs. Parfois, les propriétaires de voitures anciennes aimeraient que l’on répare une pièce de rechange chère, endommagée ou même introuvable, de leur voiture classique. «La plupart des clients ont une idée claire de ce qu’ils veulent que je fasse», explique Carmen Salzmann, qui a en outre de l’expérience dans la fabrication de moules et qui connaît certains domaines du secteur médical. Sa tâche consiste alors à garantir des réalisations au dixième de millimètres près.

 

Il est clair qu’avec de telles compétences, il arrive que des représentants connus de la Formule 1 ou de la Formule E lui demandent si elle acceptait de réaliser certaines soudures délicates. La spécialiste bénéficie en effet de sa bonne réputation de sa conception sérieuse du travail. L’Avantage de la soudure au laser consiste dans le fait que cette technique permet de travailler tous les matériaux courants, qu’il s’agisse d’aluminium, de cuivre ou de titane. En même temps, par rapport au soudage TIG, les travaux effectués par laser sont très précis, les matériaux à traiter ne se déforment que très peu, voire pas du tout.

 

Mais comment devient-on soudeur au laser? «Par hasard», répond cette mère de trois enfants adultes qui, pendant ses loisirs, aime lire des livres, écouter de la musique (entre autres du jazz, de l’oldscool, du chillout, Bob Dylan, David Bowie), aime la nature et était à l’époque parfaitement heureuse dans son travail de graphiste. «Par l’intermédiaire d’une amie, une entreprise de soudage au laser m’a demandé si j’avais envie de changer d’air, de faire un stage chez eux et éventuellement exercer ce métier artisanal pour toujours», se souvient Carmen Salzmann. C’était il y a 18 ans, pour commencer. Et je poursuis ce travail en tant qu’indépendante depuis trois ans.