Par Dennis Schneider (texte)

À Munich, Porsche place sous les projecteurs le nouveau modèle phare de son icône. La 911 Turbo S n’a pas pour mission de répondre aux attentes, mais de les pulvériser. 523 kW, soit 711 ch, réunis dans une motorisation hybride baptisée T-Hybrid, en font la 911 de série la plus puissante de tous les temps. De 0 à 100 km/h en 2,5 secondes, 200 km/h en 8,4, vitesse de pointe fixée à 322 km/h – des chiffres qui relèvent plus de la fiche technique que du quotidien. Porsche affirme pourtant que la voiture est conçue pour cela : chaque jour, sur chaque route, par tous les temps.

Au cœur de ce dispositif, un nouveau six cylindres boxer de 3,6 litres, flanqué de deux turbocompresseurs à assistance électrique. Ils apportent non seulement un surcroît de puissance, mais aussi une réponse immédiate qui ferait presque paraître nostalgique un moteur atmosphérique. Une batterie compacte de 1,9 kWh, une boîte PDK à huit rapports avec machine électrique intégrée et la transmission intégrale complètent l’ensemble. Résultat : 61 ch de plus que le modèle précédent, pour seulement 85 kg supplémentaires. Sur la Nordschleife du Nürburgring, le Turbo S tourne ainsi près de 14 secondes plus vite – 7:03,92 minutes, certification officielle à l’appui.

Pour maintenir l’équilibre, Porsche a revu pneus, freins et aérodynamique. À l’arrière, des gommes plus larges, accompagnées de nouvelles plaquettes et de disques de céramique encore plus grands – les plus imposants jamais montés sur un coupé deux portes de Zuffenhausen. À l’avant, des volets d’air verticaux, un diffuseur actif et un aileron arrière escamotable complètent l’ensemble. L’aérodynamique agit en fonction des besoins : refroidissement, efficience ou réduction de portance. Même le freinage sur sol mouillé y gagne : en mode « Wet », le diffuseur se ferme pour protéger les disques des projections d’eau.

Le châssis reçoit le système PDCC (Porsche Dynamic Chassis Control), une stabilisation active qui agit précisément là où la voiture pourrait basculer. Résultat : moins de roulis, plus d’adhérence, plus de prévisibilité. Que Porsche en tire aussi davantage de confort relève presque du détail. L’ensemble est complété par un échappement sport en titane, qui allège de 6,8 kg tout en signant une sonorité travaillée – rauque, typiquement boxer, mais orchestrée.

Visuellement, le Turbo S s’impose comme le vaisseau amiral. Éléments exclusifs en teinte « Turbonit », carrosserie élargie, ouïes marquées, jantes spécifiques à fixation centrale – la distinction avec une Carrera est nette. À l’intérieur, inserts en carbone, touches en Turbonit et sièges sport adaptatifs à 18 réglages définissent l’ambiance. Et pour ceux qui veulent aller plus loin : du ciel de toit perforé aux bras d’essuie-glace en carbone, jusqu’à la montre Porsche Design configurée à l’image de son propre Turbo S.

Reste la question du prix. En Suisse, le coupé débute à 312 200 francs, le cabriolet à 329 900. Sont inclus : garantie prolongée et « Swiss Package » avec plusieurs options sans supplément. Les livraisons commenceront au tournant de l’année 2025/26. Seule difficulté : parvenir à en commander un.