Édition pour les Romands

Boom des SUV : Confort ou colosse en milieu urbain ?

Les immatriculations de SUV en Suisse ont plus que triplé depuis 2010.

• Les immatriculations de SUV en Suisse ont plus que triplé depuis 2010. Les immatriculations de SUV en Suisse ont plus que triplé depuis 2010.
• Audi mène le classement des SUV en Suisse avec le Q3, suivi de près par Škoda avec l’Enyaq. Audi mène le classement des SUV en Suisse avec le Q3, suivi de près par Škoda avec l’Enyaq.
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La Suisse connaît une véritable frénésie des SUV. Avec une part de marché de 56,2 % des nouvelles immatriculations en 2023, ces tout-terrain imposants ont atteint un record, comme le révèle le premier rapport SUV de Comparis. Il y a seulement 13 ans, leur part n’était encore que de 16,9 %. Mais qu’est-ce qui rend ces véhicules si irrésistibles – et quelles sont les zones d’ombre de leur succès ?

La position assise surélevée, l’espace généreux et la sensation de sécurité sont des arguments de vente imbattables. Des marques comme Audi, Škoda et BMW dominent le marché, avec notamment l’Audi Q3 en tête des ventes. Mais même les SUV électriques, comme le Tesla Model Y et le Škoda Enyaq, montrent que taille et durabilité peuvent au moins en théorie coexister.

Ce qui est frappant, c’est la disparition progressive des types de véhicules classiques comme les breaks et les monospaces. Des exemples tels que la Citroën C4, désormais transformée en SUV-coupé, ou le Renault Espace, qui a définitivement tourné la page du monospace en 2023, en disent long. Les SUV ne sont pas seulement des voitures – ce sont des déclarations.

Historiquement, des constructeurs allemands comme Audi, BMW et Mercedes ont dominé le haut de gamme des SUV. Mais Škoda, autrefois moqué comme un outsider sans éclat, bouscule les classements avec des modèles comme l’Enyaq et le Karoq. Le constructeur tchèque incarne la tendance vers des SUV plus abordables, mais toujours prestigieux.

Autant d’éloges pour les SUV – mais ils ne sont pas exempts de critiques. En particulier dans les villes, ces géants posent problème. Ils occupent plus d’espace, entraînent des coûts d’entretien des infrastructures routières plus élevés et sont tout simplement peu pratiques dans un environnement urbain. Des villes comme Paris ont déjà réagi en imposant des surtaxes pour les gros véhicules. Bâle et Zurich pourraient bientôt suivre.

Conclusion : Les SUV ne sont pas qu’une mode passagère, mais un véritable phénomène. Ils répondent au besoin de confort et de statut, mais leurs inconvénients – qu’il s’agisse de l’espace qu’ils occupent ou de leur impact environnemental – ne peuvent être ignorés. Leur succès alimente le débat sur la mobilité urbaine et le transport durable. Peut-être que les SUV ne sont pas la solution, mais plutôt une partie du problème – ou peut-être même les deux à la fois ?