Édition pour les Romands

La géopolitique au volant : Où va la transition vers une nouvelle mobilité ?

L'équipe Trump affiche clairement ses intentions : la politique verte de l'ère Biden est soumise à un examen approfondi.

• L'équipe Trump affiche clairement ses intentions : la politique verte de l'ère Biden est soumise à un examen approfondi. L'équipe Trump affiche clairement ses intentions : la politique verte de l'ère Biden est soumise à un examen approfondi.
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Par Dennis Mario Schneider

Vue depuis la Suisse, la bataille politique aux États-Unis ressemble presque à un thriller hollywoodien : un nouveau président avec des idées fraîches, un changement de stratégie interne qui crée du suspense et une industrie automobile qui doit s'adapter à un contexte en mutation. Pendant qu’en Europe, on avance avec des objectifs climatiques ambitieux, le virage amorcé aux États-Unis suscite des questions – non pas des inquiétudes, mais une curiosité : quelle direction prend cette superpuissance, et quelles opportunités cela peut-il offrir ?

L'équipe Trump affiche une position claire : la politique verte de l'ère Biden est remise en question. Ce qui peut sembler à première vue un recul pourrait bien se révéler être un nouveau départ stratégique. Les mesures protectionnistes et motivées par des considérations géopolitiques, qui semblent se profiler, pourraient non seulement remodeler les États-Unis, mais aussi redessiner le marché automobile mondial. Cette évolution mérite qu’on y regarde de plus près : quelles nouvelles dynamiques pourraient émerger – et comment en tirer parti ?

Un des points centraux de cette nouvelle orientation : plutôt que d'investir des milliards dans les infrastructures de recharge, l'accent devrait être mis sur l'extraction locale de matières premières comme le lithium et le nickel, afin de réduire la dépendance vis-à-vis de la Chine. Le fait que les ambitieux projets de Biden pour les stations de recharge n'aient jusqu'ici guère été concrétisés ressemble presque à une ironie du sort. Pourtant, ce réajustement pourrait être bien plus qu’un simple repli – il s'agit d'un pas stratégique vers une indépendance ciblée. Pour les fabricants, c'est une opportunité de diversifier leurs chaînes d'approvisionnement et de stimuler l'innovation dans la production de batteries.

Les normes d'émission pourraient également connaître un changement de cap. Un retour aux exigences de 2019 pourrait paraître, au premier abord, moins favorable pour le climat, mais il ouvre un espace de débat : comment concilier progrès et viabilité économique ? L'industrie automobile pourrait ici montrer la voie, en allant au-delà d'une simple adaptation aux réglementations.

Pour les consommateurs, ce réalignement pourrait également réserver des surprises. La suppression envisagée du crédit d'impôt de 7 500 dollars pour les véhicules électriques constitue sans doute un défi, mais elle pourrait aussi encourager des modèles de financement innovants et offrir de nouveaux avantages compétitifs aux fabricants. Cela pourrait être l'impulsion nécessaire pour revitaliser le marché, non pas par des subventions, mais par des offres attractives et rentables – notamment grâce aux efforts locaux d’extraction des matières premières.

Les mesures annoncées ne sont pas un retour en arrière, mais plutôt un bond vers un avenir alternatif. Les États-Unis misent sur la force géopolitique et des stratégies protectionnistes – un chemin qui comporte des risques, mais aussi des opportunités. Plutôt que de regarder cette évolution avec scepticisme, il vaut mieux en identifier le potentiel : une chaîne de valeur diversifiée, de nouvelles opportunités de marché, et peut-être même des technologies innovantes qui bénéficieront de ce changement de perspective.

Conclusion : La géopolitique, moteur de la transition vers une nouvelle mobilité ?
Le changement de cap aux États-Unis n'est pas un simple « retour en arrière », mais un audacieux « autrement ». La stratégie climatique de Biden se voit complétée par l'accent mis par Trump sur l'indépendance stratégique et la puissance économique – deux approches qui ne sont pas forcément incompatibles. Les prochains mois promettent des évolutions, non seulement aux États-Unis, mais aussi à l'échelle mondiale. Plutôt que de craindre cette dynamique, nous devrions l’observer avec intérêt : là où il y a des défis, il y a toujours de la place pour des solutions créatives et de nouvelles opportunités.