Édition pour les Romands

La surréglementation imminente paralyse le marché automobile suisse

 

Le marché automobile suisse est enlisé. Avec seulement 31 000 immatriculations après deux mois, il atteint son niveau le plus bas du millénaire. Comparé à une année déjà faible, le volume recule encore de 8,2 %. Même l’espoir d’une demande accrue pour les véhicules électriques ne se concrétise pas : leur part de marché progresse légèrement à 29,5 %, mais l’objectif des 50 % reste hors de portée. La politique doit agir pour donner un coup de fouet au marché. Sans mesures, le secteur risque des sanctions se chiffrant en centaines de millions.

 

Après le pire mois de janvier depuis le début du millénaire, février suit avec un niveau historiquement bas : 16 212 immatriculations. Seule l’année 2021, en pleine pandémie, avait fait pire. Les ventes de véhicules électriques progressent de 11,5 %, mais la chute des hybrides rechargeables de 15,5 % annule cet effet. L’élan tant espéré n’a pas lieu.

 

Le président d’auto-suisse, Peter Grünenfelder, alerte sur un état de « paralysie ». Malgré une large offre de modèles, la demande reste trop faible pour atteindre les nouveaux objectifs CO2 sans sanctions. Le manque d’incitations pénalise l’industrie automobile suisse. La politique doit agir et mettre en œuvre le « plan en 10 points pour la réussite de l’électromobilité ». Sinon, une suppression massive d’emplois est inévitable.

 

Pendant que l’Union européenne prévoit des assouplissements pour l’industrie automobile, la Suisse menace d’une réglementation encore plus stricte. Auto-suisse plaide pour une harmonisation avec les standards européens, plutôt qu’un coûteux « Swiss Finish ». En plus d’un meilleur réseau de recharge et de prix de l’électricité plus attractifs, des mesures comme une suspension de la taxe automobile pendant cinq ans pour les véhicules électriques devraient être envisagées.

 

L’entrée en vigueur rétroactive du règlement CO2 crée de l’incertitude dans le secteur et pèse sur le marché. Le gouvernement doit rectifier le tir et garantir une réduction progressive des émissions en phase avec l’Europe. Sinon, la transition vers une mobilité durable en Suisse restera un tigre de papier – et le marché automobile continuera sa descente aux enfers.

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