Par Heinz Schneider (texte) et Irene Schneider (photos)
On sait depuis 1999, respectivement depuis 2002, qu’Audi est capable de construire des modèles ultra-agiles à traction intégrale, et ce pour toutes les « catégories de poids ». A l’époque, le constructeur d’Ingolstadt avait lancé les breaks RS4 et RS6, deux modèles haut de gamme. Sous leurs capots se trouvaient des moteurs à essence qui, à bien des égards, ont tout simplement quelque chose de spécial.
Tout cela vaut également pour le SQ5, le SUV sportif haut de gamme récemment sorti dans sa troisième génération. Selon le programme de conduite, son V6 de trois litres peut chanter comme s’il avait décroché un rôle secondaire de baryton au Festival de Salzbourg. De plus, ses 367 ch (550 Nm) réagissent avec une aisance qui fait vibrer de joie. Et comme si cela ne vous suffisait pas, le générateur couplé à un système 48 volts ajoute spontanément 24 ch et 230 Nm, semblable à une dose d’adrénaline pour les six cylindres.
Qu’est-ce que cela signifie au quotidien ? Eh bien, en plaine, le SQ5 roule avec une retenue exemplaire et consomme environ 8,5 litres. Mais gare à vous si vous le conduisez dans l’Oberland grison, la région vallonée qui a vu naître « carwing » : le Bavarois se transforme alors en « buveur » et consomme facilement 12,5 litres. Mais bon, qui compte les derniers décilitres d’un SUV à 101 900 francs ?
A propos de 101 900 francs : Bien sûr, ce prix de base peut être augmenté à volonté avec une multitude d’options. Si nécessaire, jusqu’à des sommets astronomiques. Exemple de notre véhicule test : il coûte 126 425 francs et comprend entre autres le toit panoramique en verre (1990 francs), la ventilation des sièges (1180 francs) ainsi que divers packs tels que « Premium Experience » pour 7910 francs. Il offre un bon nombre de technicités digitales et analogiques, telles que le configurateur du véhicule, diverses applications et un système Bang & Olufsen, qui peut transformer les performances du groupe de hard-rock « AC/CD » en un concert privé.
Le « Tech Pro » à 5340 francs est un autre pack optionnel. Outre le réglage électrique du volant ou l’avertisseur de changement de voie et de sortie de route, il comprend plus de vingt autres équipements technologiques et de confort, tels que la mémorisation des sièges, l’écran passager, le régulateur de vitesse adaptatif, la détection des occupants ou le chauffage des sièges avant et arrière. Nous avons également remarqué que comparé à d’autres systèmes du groupe VW, la fonction de massage des deux sièges avant laisse un peu à désirer en termes d’intensité : elle ne procure qu’un léger palpage, loin d’un massage vigoureux.
Notre véhicule d’essai ne dispose d’ailleurs pas du châssis sport de série. A la place, il est équipé de la « suspension pneumatique adaptative » qui coûte 1730 francs supplémentaires. Cette suspension transforme la SQ5 au choix en une confortable voiture-salon ou en une voiture de course qui attaque les virages avec fureur. Même en mode sport, il n’y a pas de mouvements de roulis importants, ce que nous avons apprécié tout particulièrement sur la route de Lenzerheide.
En ce qui concerne l’intérieur, Audi reste fidèle à son image : des inserts décoratifs en aluminium foncé, un petit effet kevlar pour une touche cool et de l’Alcantara aux portes pour le plaisir des yeux. Le cuir est bien sûr de rigueur. Le soir ou dans les tunnels, l’éclairage d’ambiance enveloppe l’habitacle comme un feu de cheminée. Tout serait parfait s’il n’y avait pas le son strident des systèmes d’assistance. Avertisseur de fatigue, avertisseur de sortie de voie, avertisseur de vitesse . . . toute la panoplie est là. Heureusement, un bouton situé au-dessus de petit levier de vitesse permet de désactiver ce bruit gênant en un tour de main. Malheureusement, cela ne dure que jusqu’au prochain démarrage du moteur, puis les bips retentissent à nouveau, comme dans un poulailler.
Le bouton « Driver Select » situé à côté du bouton de démarrage permet de sélectionner cinq programmes de conduite. Que ce soit « Comfort », « Auto » ou « Dynamic », chacun a sa propre fonction. Et lorsque l’assistant de maintien de trajectoire adaptatif se montre une fois de plus particulièrement « bien intentionné » sur l’autoroute et intervient brusquement sur le volant, il suffit d’actionner courageusement le levier des clignotants pour le désactiver, respirer profondément et reprendre la route en toute décontraction.
Une seule question subsiste : l’Audi SQ5 est-elle une voiture de sport déguisée en SUV ou un SUV aux allures sportives ? Réponse : elle est les deux, et c’est précisément ce qui la rend si séduisante.
| Audi SQ5 SUV 3.0 TFSI Quattro | |
| Prix à partir de | 101 900 francs |
| Moteur essence / hybride léger | V6 / 24 V / 2994 cm3 |
| Puissance | 333 ch / 550 Nm |
| Transmission | 4x4, DSG, 7 rapports |
| 0 – 100 / vitesse de pointe | 4,5 sec / 250 km/h |
| Consommation (WLTP) | 8,4 l / 100 km |
| Classe énergétique G | CO2 191 g/km |
| Longueur / largeur / hauteur | 4,72 / 1,90 / 1,66 m |
| Poids à vide | env. 2150 kg |
| Coffre | 475 à 1446 litres |