Davide Manieri est sous les projecteurs des SwissSkills 2025 à Berne. Le jeune carrossier-peintre de Münchenstein décroche l’or – et cela dans le métier même qui l’avait fasciné, il y a des années déjà, lorsqu’il assistait en simple spectateur avec son père. Aujourd’hui, c’est lui qui monte sur la plus haute marche du podium.
S’inscrire aux championnats régionaux n’a rien eu d’un coup de tête. Cinq ans de préparation mentale, un apprentissage chez Huggel Carrosserie AG et une entreprise formatrice qui le soutient de toutes ses forces. Même une interruption de quatre mois pour l’école de recrues ne l’a pas empêché de remporter la première place. «Je voulais absolument bien me familiariser avec les produits Spies Hecker», explique-t-il rétrospectivement. L’entraînement avec les produits mis à disposition par Axalta – André Koch et carrosserie suisse – a marqué toute sa préparation : exercices répétés sous pression, gestes répétés à l’infini. La routine finit par payer.
La joie dans l’entreprise est immense, même si chacun s’efforce de rester mesuré. Une affiche dès le lundi matin, un maître d’apprentissage fier, Vittorio Gualtieri, un patron soulagé, Hans Huggel – la reconnaissance est palpable. «Nous veillons à instaurer un bon climat de travail et à créer les conditions idéales pour exercer notre métier. Mais au final, tout dépend de la personne elle-même et de ce qu’elle veut tirer de ses capacités», souligne Jan Huggel, directeur adjoint.
Pour Davide, la victoire n’est pas un aboutissement, mais un point de départ. Son regard se tourne déjà vers les WorldSkills 2026 à Shanghai. «Je dois encore perfectionner mon anglais, mais je suis très confiant qu’avec Pascal Lehmann comme coach, je pourrai représenter la Suisse et notre profession de la meilleure manière. C’est une chance unique dans ma vie, et je ferai tout ce qui est nécessaire pour réussir.»
Quant à l’avenir du métier, il l’aborde sans illusions. Voiture électrique ou thermique ? «Aucune différence pour la réparation», tranche-t-il. Et si les robots apparaissent déjà dans les cabines de peinture : «On aura toujours besoin de spécialistes bien formés, car il ne s’agit pas seulement de peindre, mais aussi de préparer et de finaliser – poncer, mastiquer, appliquer les apprêts.» Une phrase qui sonne comme une promesse – non seulement envers son métier, mais aussi envers l’avenir d’une branche qui l’a porté jusqu’ici.