Par Heinz Schneider (texte) et Irene Schneider (photos)

PPG est l’une des trois marques de peinture de réparation automobile de la firme multinationale PPG. Mais jetons d’abord un bref coup d’œil dans le rétroviseur. En 1883, le capitaine John Baptiste Ford et John Pitcairn ont fondé à Pittsburgh (Pennsylvanie) l’entreprise « Pittsburg Plate Glass Company ». En 1968, le groupe a changé de nom pour devenir l’actuelle « PPG Industries Inc. »

Mais que signifie exactement « PPG » ? Nous nous sommes amusés à poser la question à quelques carrossiers. Résultat : aucun n’a su répondre. Nous, oui, car nous savons qu’à l’origine, l’entreprise « Pittsburgh Plate Glass » s’était spécialisée dans le « verre plat » - de grandes plaques vitrées planes destinées au bâtiment, aux véhicules ainsi qu’à l’industrie.

Aujourd’hui, PPG est un acteur global fort de quelque 47 000 employés, répartis dans soixante-dix pays. Le géant mondial produit – entre autres – des peintures, vernis et revêtements spéciaux pour canettes de boissons et autres tubes, mais aussi pour des avions.

A Salzbourg, pourtant, le verre n’était présent qu’en marge, par exemple quand un invité se resservait en eau minérale. L’« Innovation Day », qui se tenait dans le centre de formation PPG, était résolument tourné vers l’avenir : technologies, numérisation, automatisation et premiers signes de ces assistants robotiques qui feront un jour partie du quotidien de l’atelier, pareils au gobelet gradué que nous utilisons aujourd’hui. Les invités du jour : des carrossiers du sud de l’Allemagne et de Salzbourg – et comme seul média : carwing.ch

Sven Neumann (Product Manager Collision) a guidé l’assistance dans l’univers du vernis de demain – en commençant par la présentation du « 2K Clearcoat Dispenser », dont l’effet pratique saute immédiatement aux yeux. Il délivre un vernis prêt à être pulvérisé avec durcisseur, tamisé, préparé, sans gobelet mélangeur. « Un gain de temps énorme dès le début du processus », souligne M. Neumann. On croyait presque voir certains participants rayer mentalement les gobelets de leur prochaine liste d’achats.

Dans la foulée, la deuxième vedette de la journée est entrée en scène : le « Mix’n’Shake ». Sven Neumann le qualifie de « clé de l’harmonie des processus ». Il est vrai que ce système a quelque chose d’un chef d’orchestre dirigeant un laboratoire de peinture. Présenté en France il y a quelques semaines, « Mix’n’Shake » s’impose comme le complément logique du spectrophotomètre « Moon Walk ». Le premier trouve la teinte, le second réalise le mélange – précis, rapide, avec des réglages préprogrammés pour les apprêts, les teintes de base et les vernis. Trois tailles de godets, un seul couvercle, une interface guidée par images : voilà à quoi ressemble l’économie du processus en version moderne. Dans la pratique, cela signifie moins de travail manuel, moins de perte de diffusion, et – comme on entendait dire discrètement les techniciens PPG en arrière-plan – des résultats beaucoup plus constants.

Le responsable marketing Arek Fiedorowicz a repris le fil avec un regard résolu vers l’avenir. Son thème : la numérisation, l’automatisation et l’IA dans l’atelier. Il a esquissé une branche en pleine mutation – non pas comme un scénario sombre, mais comme un « atelier 2.0 » avec un sens du rythme digital. Il a également présenté le « Co-Bot », un robot collaboratif qui, tel un exosquelette, prête littéralement main-forte à l’homme. Porté comme un gilet, il amplifie notamment l’effort lors du ponçage, soulage l’effort lors de travaux en hauteur ou assiste le carrossier, en tant qu’« Exo Active », lorsqu’il doit lever des objets lourds, par exemple lors d’un changement de pneus. « Un précieux assistant pour le professionnel », résume Fiedorowicz – une affirmation convaincante.

Il y avait ce jour-là un autre robot à découvrir : le robot de peinture « Paint Go ». Il a été présenté avec le soutien technique de Roger Blum, propriétaire de Blutech, importateur général pour la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche. Le « Paint Go » est en mesure d’apprendre – sa base de données compte déjà 800 modèles de véhicules. Monsieur Blum est persuadé que d’ici la fin de l’année, le robot sera capable de peindre les arêtes et les pare-chocs – des tâches qui nécessitent encore aujourd’hui la dextérité humaine.

Quant au montage du système, Blutech le maîtrise : une journée de travail, incluant le système des rails de guidage. Le robot permet de peindre des véhicules jusqu’à 2,80 m de hauteur (également des véhicules pour le transport des seniors). Sa batterie de 60 Ah tient deux jours de travail et il opère avec une distance constante de 16 centimètres par rapport à l’objet. Sa hotline ? Presque sortie d’un film d’espionnage : un téléphone portable avec le même numéro que le robot – atteignable 24 heures sur 24, grâce à une centaine de techniciens en arrière-plan.

Parmi les invités, un consensus s’est vite dessiné : l’investissement dans des systèmes comme « Moon Walk » ou « Paint Go » ne permet pas seulement de gagner en efficacité, c’est aussi un facteur d’image. Un atelier à la pointe du progrès attire les jeunes professionnels férus de technologie – et ceux-ci choisissent, comme on le sait, les places où l’avenir est palpable.

A Salzbourg, l’avenir se dessinait clairement : avec un léger bourdonnement, un murmure discret, programmable. Et selon PPG, il s’installera bientôt au cœur de l’atelier – comme composante naturelle d’un métier qui continuera à avoir besoin des humains, mais qui pourrait bien leur offrir de nouveaux rôles.