Texte : Heinz Schneider | Photos : Dennis Schneider
Ce n’était pas un de ces rendez-vous de branche où l’on échange des poignées de main tièdes autour de petits fours, mais un événement avec du contenu : le workshop annuel d’Helvetia, organisé cette fois au Carrosserie Center d’AMAG à Wettswil am Albis, valait le détour. Environ quatre-vingts membres du réseau « Repanet Suisse » avaient répondu à l’invitation – et se sont retrouvés dans un environnement où la précision artisanale est une seconde nature. Ce centre moderne, bâti pour quelque 23 millions de francs et inauguré en 2021, réalise aujourd’hui près de 150 réparations de carrosserie par semaine. Un décor idéal pour une manifestation où la pratique prime sur la mondanité.
Le départ a été donné à 13 h 30 précises. Et, fidèle à la réputation helvétique, à l’heure exacte. Après la présentation de neuf nouveaux membres du réseau, Marco Nagel a pris la parole – pour aborder un sujet qui préoccupe bien des ateliers : la grêle. Helvetia s’appuie depuis deux ans sur le système ADI Drive Scan, une technologie permettant une évaluation standardisée des dommages. Deux partenaires en Suisse alémanique possèdent déjà leur propre scanner ; un troisième est récemment entré en service chez Carrosserie Eugster. L’objectif : un réseau complet capable d’enregistrer les sinistres météorologiques avec plus de précision et d’efficacité.
Mais prudence : Helvetia prévient – « toute divergence par rapport à l’expertise du scanner doit être discutée avec nos experts avant la réparation ; une fois le feu vert donné, la voie est tracée. » À noter aussi : pour un dommage de grêle, Helvetia rémunère une heure de préparation, dépose et repose comprises.
La discipline est de mise – surtout dans le déroulement des processus. Photos impeccables, calculs via Silver Dat ou Audatex, indications exactes sur les véhicules de remplacement : Helvetia ne laisse rien au hasard. Les factures doivent correspondre à ce qui a été approuvé. Et celui qui manque un rendez-vous avec les experts véhicules fait dérailler toute la chaîne. Oliver Sauter, chef des experts, l’a résumé sans détour : « Si nos spécialistes tournent en vain, l’objectif d’une réparation efficace est manqué. » Les hochements de tête approbateurs dans la salle étaient éloquents.
Que ce workshop n’ait rien d’un monologue s’est confirmé avec l’intervention de Thomas Hug, expert véhicules chez Helvetia, voix calme et message clair : « Une réclamation peut être une occasion d’amélioration. » Il a évoqué la gestion des plaintes, plaidant pour une documentation photo transparente des dommages préexistants et invitant, en cas de doute sur un dégât de parking, à consulter les experts une fois de plus plutôt qu’une fois de moins. La communication est la clé – mais, s’il vous plaît, digitale : les appels téléphoniques, dit-il avec un sourire, ne sont que « la solution d’urgence ». Et la fiabilité reste la base de tout partenariat : « Si quelqu’un est surchargé ou prévoit des vacances, nous voulons le savoir tôt – ainsi nous pouvons répartir les missions. »
Après la théorie, la pratique. Répartis en quatre groupes, les participants se sont plongés dans les ateliers, et soudain l’énergie dans la salle est devenue tangible. On y a parlé d’innovations qui vont bien au-delà du mastic et du pistolet à peinture : l’un collecte l’eau de pluie pour laver les voitures de ses clients, un autre recharge les batteries des véhicules électriques avant restitution. Un troisième remet au client une documentation photo complète de la réparation ; un autre encore nettoie les habitacles exclusivement à la vapeur, sans aucun produit chimique. « Les clients apprécient énormément », a-t-il lancé – et on le croyait volontiers.
En fin d’après-midi, pas de poignée de main machinale, mais un dîner commun. La prolongation naturelle d’une journée où assureurs et carrossiers n’ont pas geint sur les formulaires, mais avancé ensemble. Le ton est resté professionnel, jamais froid – et, entre couple de serrage et jeux de données, transparaissait sans cesse l’essentiel : confiance, qualité et esprit d’équipe. Wettswil am Albis a démontré ce jour-là qu’un workshop rigoureux peut aussi libérer une bonne dose de passion.
 
                         
                         
                         
                         
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                                     
                 
                 
                 
                 
                 
                 
                         
                         
                        